15 ans de Firefox : adoptez un panda roux
Wow, je viens de lire que Firefox a 15 ans. Ce qui signifie que ça fait plus de 15 ans que j’utilise Firefox et j’en suis fier !
De Phoenix à Firefox

En effet, Firefox 1.0 est sorti le 9 Novembre 2004, mais je l’utilisais déjà depuis la version 0.7, au moment où le navigateur s’appelait encore Firebird. En effet, avant d’arriver au panda roux, on est parti de Phoenix (0.1 - 0.5) qui était donc la renaissance de « Netscape navigator » qui été devenu Open Source après la faillite de Netscape, la société.
Pour être honnête, c’était pas terrible et je n’étais pas encore un Libriste convaincu. Du coup je lui préférais IE6 (j’ai presque honte d’écrire ça dites donc :p). Il était lent, les sites étaient codés exclusivement pour IE6 et ne rendaient donc pas bien. Certes il apportait les onglets, mais avec une surcouche par dessus le moteur d’IE6, j’avais aussi ces fonctionnalités avancées (je me souviens de Maxthon… oh la vache il existe toujours ! Oo).
Le soucis avec le nom de Phoenix, c’est qu’il était déjà pris par un autre produit (Phoenix Bios). Du coup, pour rester dans l’idée de l’oiseau de feu, ils ont maladroitement choisi Firebird… qui était déjà pris par un projet Open Source de base de données. Légalement il n’y avait pas de problème mais l’équipe de Firebird leur a fait part de leur inquiétudes. Du coup, Firebird est devenu Firefox.
À partir de la version 0.7, je prenais doucement conscience du mal que faisait IE6 au web et je me décidais à adopter le navigateur Libre qui voulait détrôner Microsoft. Je me souviens encore de mes discussions avec mes amis pour leur faire comprendre à quel point le monopole d’IE6 provoquait une stagnation d’Internet.
Fin de monopole
Grâce à Firefox et à une campagne de sensibilisation aux bienfaits des standards du web, Firefox a petit à petit gratté des parts de marché et obligé l’industrie à se métamorphoser pour ne plus supporter exclusivement IE6. C’est à partir de là qu’on a commencer à voir se développer des applications web ne reposant pas sur des technologies propriétaires à injecter à coup de plugin dans le navigateur (Flash, Silverlight…) perçant autant de trous dans la sécurité de nos systèmes.
Gmail, Facebook, Twitter, Amazon et j’en passe, tous ces services ont pu voir le jour parce que Mozilla s’est battu pour briser la léthargie du Web (bon ok, aujourd’hui on peut se demander si c’était une bonne idée vu les services que je cite…). Sans Firefox, j’ai peur du type de web qu’on aurait de nos jours : des pages pleines de Gif animés bling bling ?
Le choc fut tel pour Microsoft que ça les a obligé à reformer une équipe "navigateur internet". Oui oui, « reformer », car ils étaient tellement confort dans leur monopole qu’ils avaient carrément dissout l’équipe Internet Explorer, vu qu’aucune évolution n’était prévue pour IE6. Et oui, c’est ça l’effet d’un monopole, vu qu’il est inutile de se battre pour garder des utilisateurs, on arrête tout travail sur le produit.
La menace fantôme
Avec l’arrivée de Chrome, le marché des navigateurs allait encore être secoué et c’était une très bonne nouvelle pour l’innovation. Je l’ai bien sûr testé un peu en bon nerd que je suis, mais son ergonomie générale ne me plaisait pas. Il était certes bien plus véloce, mais je faisais confiance à Mozilla pour améliorer les performances face à cette stimulante compétition. Chose qui mis du temps, beaucoup de temps, trop de temps ?
En effet, Chrome a grignoté petit à petit sa part du gâteau, séduisant les gens grâce à ses performances mais surtout grâce à l’abus de position dominante de Google (j’ai déjà abordé le sujet auparavant). Du coup, on se retrouve avec une situation de quasi monopole avec les risques qui vont avec. On n’y est pas encore et heureusement, mais si on n’y prends pas garde il va être extrêmement simple de retomber dedans. Surtout avec Microsoft qui a abandonné son moteur web pour se concentrer à faire une coquille autour du moteur de Chrome, ce qui de facto, ne nous laisse plus qu’avec deux moteurs majeurs sur le marché.
Une autre renaissance
Pourtant, l’argument des performances n’est plus du tout d’actualité. Firefox faisant aussi bien que Chrome de nos jours. En effet, le panda roux a effectué une nouvelle renaissance grâce à un travail de longue haleine dont le fruit est, en toute simplicité, un nouveau langage de programmation : Rust. Grâce à lui, ils ont pu réécrire des composants pour profiter des multiples cœurs de nos processeurs modernes, chose qu’ils avaient tenté en C++, sans succès, à deux reprises.
Il est à présent totalement irrationnel de lui préférer Chrome : Firefox est aussi bien techniquement, et en plus, ses intérêts sont avant tout de protéger de notre vie privée, défendre un Internet libre et non pas faire de l’argent en vendant notre profile publicitaire.
Mais encore une fois, l’abus de position dominante de Google lui permet de pousser son navigateur maison depuis sa home page, piégeant toujours plus d’utilisateurs dans son écosystème.
Alors, pour son anniversaire, faite un cadeau au panda roux : adoptez le !