Et si le PC traditionnel disparaissait des foyers ?
Voilà la question que pose NextInpact dans son édito du 7 Décembre 2013. L’analyse passe par la baisse record des ventes de PC traditionnels (ceux avec une tour) remplacés par des PC portables, eux même en baisse par rapport à l’essor des tablettes.
Actuellement, ces dernières ne font office que de second écran mais le risque qu’elles remplacent totalement les PC dans certains foyers n’est pas impossible. Et ce serait un véritable désastre.
Le PC, ce couteau Suisse
En effet, la force d’un ordinateur réside en ses périphériques de communication avec nous, humains : le clavier et la souris. Ces ustensiles sont l’interface qui nous permet de manipuler la puissance offerte par la machine, d’écrire du texte, des applications, des sites internet, de manipuler des images, du son, de la vidéo… Quand on dit qu’on est derrière un écran, il faut surtout penser qu’on est devant un clavier. Et c’est la différence fondamentale avec les tablettes.
La tablette, télévision 2.0 ?
Devant une tablette, on redevient totalement passif… ou si peu actif. Sur tablette, je trouve qu’on est cantonné à un rôle de consommateur de média. Bien sûr, on peut taper des choses avec le clavier tactile, mais franchement… je ne me vois pas taper cet article sur un tel clavier. Quand à la création de nouvelles applications, c’est tout simplement pas pensé pour ça à la base : essayez d’installer une chaine de compilation sous Android ou iOS pour voir.
Si la prédiction de NextInpact se réalise, on serait tout simplement dans un monde où des gamins passeraient à côté de l’envie d’en savoir plus sur comment fonctionne tout cela, et ce, même si l’envie leur prenait, il faudrait convaincre les parents de se procurer un ordinateur, qui sera probablement devenu moins accessible financièrement.
Illettrisme moderne
En 2004 déjà, je parlais du problème de maitrise de l’informatique. Pour faire court, tout est là pour basculer dans un monde numérique, sous entendu pour le meilleur : meilleur accès à l’information, meilleur accès à la connaissance, meilleur accès à la créativité, meilleure stimulation intellectuelle.
Avec des outils tels que les tablettes, on pourrait encourager la partie culture de soi et de l’intellect — notez le conditionnel imposé par mon constat sur les vidéos YouTube en tendances — mais en oubliant le côté productif. Une tablette ne permet pas de créer avec la même latitude qu’un ordinateur. Si les tablettes supplantent vraiment l’ordinateur classique, on va naturellement diminuer l’envie d’essayer de coder, et à mes yeux, ce savoir est bien trop précieux dans notre société actuelle pour le laisser entre les mains d’une minorité.
Alors certes, il y a des projets pour enseigner la programmation plus tôt dans la scolarité. Mais même si ça se faisait, si la formation est au même niveau que ce qu’on nous enseignait à mon époque avec la tortue en Logo… On ne va pas vraiment donner envie à apprendre à coder ni même à acquérir une culture numérique.
Déjà qu’aujourd’hui, les problématiques numériques passe au dessus de la tête de la majorité des gens, si encore moins de gens s’en préoccupent à l’avenir, on va tomber dans un mélange de 1984 et du Meilleur des mondes, et on sera quelques papis à répéter « on vous l’avait dit » à des gens qui ne comprendrons même pas de quoi on parle…