Hades : vous allez aimez mourir

Parler de ce jeu n’est pas vraiment fait pour faire découvrir une pépite méconnue noyée dans un océan de jeux vidéo. Ayant été récompensé maintes fois (19 prix selon la page Wikipedia), le titre s’est même taillé une place de choix dans la presse grand publique tellement son succès a été retentissant. Non, ici je ne vais pas essayer de vous convaincre d’y jouer, mais je vais analyser ce qui me plaît tant dans ce jeu, d’autant plus que j’ai relancé une partie de zéro suite à l’annonce de sa suite le 8 Décembre dernier, me permettant de mieux comprendre cette réussite.

Ça me pendait au nez de toute façon, à chaque fois que je tombais sur un morceau de la bande originale du jeu, l’envie d’y rejouer me reprenait, et l’annonce de la suite m’a fait craquer : malgré la pile de jeu en attente, j’ai recommencé une partie. D’autant plus que je m’étais arrêté sans le finir à 100%, il y a un peu plus de 2 ans, c’est l’occasion d’y remédier :p

La boucle de l’Enfer

Zagreus, le héro

Pour ceux qui ont passé les 3 dernières années dans une grotte (vous allez adorer découvrir le COVID…), dans « Hades », on incarne Zagreus, fils d’Hades, qui décide qu’il veut un scooter de quitter les Enfers. On débute le jeu avec notre héro qui se réceptionne façon classe d’une haute chute, et devant lui un message d’Athéna l’attend. C’est une aide venant de la déesse, conférant un pouvoir à notre personnage.

La fuite de Zagreus sera ponctuée de tels bonus — certains aidant à faire progresser le personnage entre les runs, d’autres valables uniquement pour l’essai en cours — après avoir pacifié la salle courante. Obtenir le bonus ouvre la voie vers la salle suivante, ainsi de suite, jusqu’à atteindre le boss qui clôture chacun des quatre chapitres à franchir pour sortir du domaine d’Hadès. Bien sûr, vos essais seront immanquablement émaillés d’échecs, et c’est là qu’« Hades » commence à resserrer son emprise sur vous…

Le Lore

C’est que pour éviter de ne vous laisser qu’avec le goût amer de la défaite, Supergiant a intelligemment dispersé les éléments de Lore. Il y en a dans les niveaux, pour faire une pause et souffler un peu, mais l’histoire se dévoile le plus quand on retourne chez papa. Dans la demeure du dieu des Enfers, on a alors l’occasion de discuter un peu avec ses habitants dont je tairais la liste pour vous laissez le plaisir de la découverte. Mais ces pastilles d’histoire nous en disent plus sur la raison de votre décision d’aller à la surface, et font évoluer votre relation avec chacun des personnages. Encore plus que la progression de votre personnage, c’est cela qui fait qu’on y retourne, encore et encore.

Votre Pôpa

Je n’exagère vraiment pas, les dialogues sont bons, soutenu par un doublage d’une qualité exceptionnelle (malheureusement uniquement en anglais, ça reste un petit studio). Chaque personnage est bien caractérisé et on vogue entre l’humour et le flirt en passant par les prises de tête avec le paternel (celui là, vous vous doutez bien que vous le croisez :p).

La diversité

Pour éviter que l’ennuie ne s’installe, le jeu propose un panel de 6 armes, qui sont débloquées au fur et à mesure de la progression. Chacune propose une approche différente du massacre de masse et en plus, elles possèdent quatre aspects qui modifient légèrement leur comportement et donc autant de façons différentes de jouer.

De plus, oui car ce n’est pas fini, certains bonus que vous débloquez sont liés à l’arme courante pour en modifier le comportement à nouveau. Ce qui ajoute encore à la profondeur de jeu et à la découverte du build le plus optimisé possible avec les cartes que les Moires veulent bien vous accorder.

La bande son

Dernier pilier qui achève de hisser ce jeu au sommet, la musique de Darren Korb, compositeur attitré de Supergiant, souligne parfaitement l’action. Depuis Transistor au moins (2e jeu du studio), il utilise une technique de couches où il ajoute des instruments au fur et mesure que la pression augmente dans le niveau en cours, pour atteindre un paroxysme au boss où il lâche les guitares saturées pour accompagner l’âpre combat que vous menez.

Ashley Barret et Darren Korb in game

Comme toujours depuis Bastion, le studio nous gâte avec quelques chansons qui sont toutes mémorables, portées par la voix d’Ashley Barret ou en duo avec Darren qui nous montre une sacrée maîtrise de sa voix de tête !

De toute façon, toutes les bandes son composées par Darren tournent très fréquemment chez moi, c’est dire à quel point j’aime sa musique (foncez écouter l’OST de Transistor, vous me remercierez plus tard).

Conclusion

L’alchimie atteinte par ce jeu, est telle qu’on en voit rarement ; mais quand ça le fait, on est très vite mordu et on enchaîne les parties sans voir le temps passer. Après une telle réussite, le studio arrivera-t-il à faire au moins aussi bien avec la suite ? Ils savent que tout le monde les attend au tournant et la pression doit être assez forte. Pour leur première suite à un de leur jeu, je leur souhaite toute la réussite possible !