Hiromi Uehara
Je sais que le Jazz est un style musical assez élitiste. Certains artistes arrivent à se faire connaître du grand public, comme Diana Krall ou Jamie Cullum avec un Jazz que je qualifierais de « facile » (attention, je n’ai pas dit mauvais, c’est une question d’accessibilité, j’aime beaucoup ces deux musiciens), d’autres noms moins faciles d’écoute méritent toutefois qu’on s’y attarde.
Hiromi est à mon avis incontournable dans la découverte de ce style d’autant plus que sa musique est loin d’être opaque tout en tirant le niveau vers le haut. Cette japonaise est pianiste, elle joue depuis très jeune ce qui lui a permis d’acquérir une dextérité hors du commun. Du coup techniquement déjà, ça en jette. Grave. Elle joue sur 3 claviers différents, parfois 2 en même temps, le tout pouvant atteindre une vitesse hallucinante.
Mais la technique ne faisant pas tout, elle est aussi dotée d’un sens musical exceptionnel qui fait sonner ses morceaux comme autant de poèmes, les ruptures rythmiques nous coupent le souffle pour mieux apprécier la fluidité de la suite. Les musiciens qui l’accompagnent (elle change souvent de formation) sont toujours en osmose avec elle.
Peut être est-ce dû à son entrain communicatif : il suffit de regarder une vidéo ou deux pour s’en convaincre, regardez bien son visage, son langage corporel, on sent qu’elle vit sa musique et que les autres la suivent complètement :
Comme grand moment live, je retiendrais un concert au Duc des Lombards où le synthé est tombé en plein morceau mais elle n’en a eu cure : elle jouait pliée sur elle-même, une main sur le synthé, l’autre sur le piano !