Le retour de la ligne de commande
De nos jours, les interfaces graphiques sont le moyen privilégié pour interagir sur l’ordinateur. La souris a permis au grand public de faire la plupart des opérations, reléguant le clavier au rôle de la saisie de texte seulement.
Pourtant, il n’y a pas si longtemps, la ligne de commande était reine, la moindre opération nécessitant la saisie de plusieurs caractères validés par une frappe un peu plus appuyée - pour la frime - sur "Entrée". Réservant de fait l’outil informatique à une catégorie de gens qu’on regardait d’un air étrange. Alors qu’une personne qui manipule une souris est tout à fait acceptée socialement, un empereur du clavier est perçu comme geek.
Raccourcis
Cet état de fait pourrait pourtant changer. Le clavier est quand même utilisé avec des raccourcis clavier, les gens les connaissant en sont friands et retiennent les plus utiles (ah lala, Ctrl-C, Ctrl-V, Ctrl-S) preuve que le clavier est tout de même plus pratique à la base : attraper la souris alors qu’on a les mains sur le clavier, déplacer le curseur jusqu’au bon menu, glisser pour aller éventuellement au sous menu puis enfin exécuter l’opération voulue, ça devient rapidement fastidieux pour les opérations les plus fréquentes, comme le lancement de logiciel.
Sur le bureau
Je pense que c’est de ce constat que sont nés les lanceurs de programme comme Quicksilver ou Launchy. L’idée est de faire apparaître une boîte de saisie avec Ctrl-Espace (ou tout autre raccourci aisément accessible) puis de taper certaines lettres composant le nom du programme à lancer, le lanceur proposant une liste de plus en plus restreinte au fur et à mesure de notre frappe.
Launchy qui s’apprête à lancer Amarok
Ces lanceurs permettent aussi d’ouvrir un répertoire ou encore une recherche internet et on peut étendre leurs fonctionnalités avec des plugins. A la lecture, ça peut paraître fastidieux, à l’usage, beaucoup trouvent cela plus efficace, plus rapide, plus fluide.
Sur le web
Un autre domaine où la ligne de commande tente de faire un retour est le navigateur internet. Mozilla Labs a publié il y a quelques semaines Ubiquity, un concept qui explore une nouvelle façon d’agir sur son navigateur. Je vais éviter de paraphraser et vous invite à lire leur article de présentation. Pour les fainéants, on va dire que ça permet de taper des commandes qui vont utiliser quelques services web (genre google maps, tranduction…) et les intégrer dans la page courante sans qu’on ait eu besoin d’aller sur le site faire tous les clics pour avoir l’info (vraiment, allez voir la vidéo de présentation 😉 ). Des commandes sont de base et on peut en installer d’autres, n’importe qui pouvant en créer une.
A mes yeux, ce concept est avant tout une nouvelle façon d’étendre le navigateur sans pour autant avoir un Firefox qui ressemble à ça:

Par contre, il va falloir se creuser la tête pour amener ça de manière plaisante. En en parlant à ma chérie, elle trouvait que faire Ctrl-Espace pour lancer Ubiquity n’avait rien de naturel et c’est bien vrai.
Amener la techno aux foules… ou pas
Du coup, comment faire pour amener les gens à découvrir la puissance du clavier ? Reconnaissance du langage naturel ? Pas encore au point surtout pour autre chose que l’anglais. Interface progressive (montrer de moins en moins de bouton au fur et à mesure) ? La seule fois où j’en ai vu il fallait choisir soi-même sont niveau de maîtrise du logiciel, inconcevable pour les masses. Du coup, je n’en sais rien, entre l’image geekesque véhiculé par ce mode d’action sur l’ordinateur et son manque de convivialité apparente la réponse est loin d’être évidente.
D’un autre côté, pourquoi faire ? Le grand public n’imagine pas la puissance que cette bête terrifiante qu’est le PC peut leur offrir et surtout, ne veut pas en entendre parler… Mais je ne peux m’empêcher d’être frustré par cette situation vu comment cet outil peut rendre service.