Sifu : Devenez un maître du Kung-Fu

J’aime beaucoup le cinéma de type action Hong-Kongais : kung-fu, acrobaties,chorégraphies… C’est pourquoi Sifu du studio Français Sloclap me faisait de l’œil depuis un moment. Alors profitant des soldes d’hivers d’Epic Games Store, je me suis plongé dedans.

Le point de départ

On incarne aux choix un homme ou une femme, qui a assisté(e) à la mort de son père et Sifu, terme cantonnais désignant un maître, ici de Kung-Fu. Survivant miraculeusement à une mise à mort grâce à un pendentif mystique, on part dans une croisade vengeresse. On le voit, un scénario pas très poussé mais suffisant comme cadre pour ce beat them all très technique.

Kung-Fu

Le jeu nous propose de devenir un maître de Kung-Fu à travers 5 niveaux, chacun gardés par une hordes d’hommes et femmes de main et un ou une boss final.

Le poids de l’âge

Bien que le but du jeu soit de « péter des culs », on le fait en finesse. La stratégie du « Je bourrine les boutons comme un sagouin » va irrémédiablement vous mener vers un vieillissement prématuré. Littéralement. En effet, à chaque KO, un compteur de mort s’incrémente, et vous vieillissez d’autant :

  • 1 an pour la 1ère mort, vous passant à 21 ans ;
  • 2 années pour la 2e mort, vous passant de 21 à 23 ans, et ainsi de suite.

Il existe des moments pour diminuer le compteur de mort en battant certains ennemis ou en dépensant de l’XP sur des autels (on va y revenir) mais rien pour rajeunir dans la difficulté normale. À chaque dizaine passée, on tape un peu plus fort au détriment du nombre de points de vie, et à 80 ans, c’est game over.

Du combat

Le cœur du jeu est bien entendu la bagarre ! Et là je dois dire que Sloclap a fait fort. En 4 boutons de la manette :

  • coup rapide ;
  • coup lourd ;
  • parade/esquive ;
  • dégagement ;

Ils arrivent à nous faire sentir comme un disciple du Kung-Fu. La palette des coups est large et s’élargie avec l’XP et leur animations rendent vraiment hommage aux arts martiaux. Le studio étant un peu spécialiste dans le domaine puisqu’on leur doit Absolver, un jeu de combat multi-joueurs mettant en scène les arts martiaux, le contraire aurait été décevant 😄.

Les parades sont très satisfaisantes et permettent des contre-attaques éclaires qui ouvrent sur un take-down souligné par une mini cut-scene mettant la mise à terre en valeur, donnant un sentiment de puissance. Vraiment, les effets sonores et visuels couplés à des vibrations de la manettes rendent le combat réellement vivant.

Du skill

On se sent aussi progresser au fur et à mesure. Se prendre des mandales par un second couteau quand on débute et finir par connaître la rythmique de tel ou tel adversaire afin de lui coller une parade qui le coupe dans son élan pour lui retourner une mandale le foutant par terre ! SATISFAISANT ! Ajoutons à cela que la difficulté tire plutôt vers le haut même en mode « Disciple », qui est censé être l’expérience normale, contre attaquer un boss après avoir appris à esquiver une série d’attaques et le mettre à terre est d’autant plus grisant.

Les faiblesses

Outre le scénario prétexte, j’ai quand même d’autres points négatifs à relever.

La caméra

La plupart du temps, la caméra est bien placée et l’action se lit assez bien. Mais il y a toujours quelques endroits exigües qui la mettent en défaut. On peut certes la déplacer comme on le souhaite avec le stick droit, mais dans le feu de l’action, on n’a pas toujours le loisir de le faire et on ne voit plus son personnage (Saleté de Tower !).

Une progression roguelike un peu faible

Dans un roguelike, on meurt souvent, mais on accumule de l’XP pour faire progresser le personnage et ainsi devenir plus fort et enfin passer les difficultés. Dans Sifu, ça se traduit par de nouveaux mouvements de combat à débloquer, ce qui est déjà fort appréciable. Par contre d’autres aspects ne sont pas permanents dont les points de vie, la barre de parade, et la barre de focus (j’y reviens la section suivante) ne progressent pas définitivement. Ils sont améliorables auprès d’autels disséminés dans les niveaux (3 max par niveau) mais lors d’une nouvelle partie on les perds.

Autant ça apporte de la stratégie sur le build et une re-jouabilité en testant de nouvelles combinaisons, autant j’ai trouvé que les points de vie auraient gagnés à pouvoir être améliorés définitivement. De plus, mourir n’apporte rien d’autre que l’XP, là où Hades nous accueille avec une progression dans les dialogues avec les personnages — j’en reparlerais sûrement dans un billet consacré 😉 —, ici on n’a pas grand chose à se mettre sous la dent à part la frustration d’avoir perdu.

Les Focus

Le temps se fige quand on choisi un focus à exécuter

On a une barre de focus qui se charge au fur et à mesure des esquives et autres parades qui permet ensuite de déclencher des coups spéciaux. On démarre avec une barre qui permet d’effectuer un coup spécial qui permet souvent de retourner une situation compliquée en sa faveur, et ce, sans possibilité de parade de la part de l’ennemi. Très puissant donc ! On les débloques avec de l’XP, certaines consument une barre de focus, d’autres en consument deux. Mais cette barre de focus ne s’augmente qu’auprès des autels, il faut choisir d’y consacrer deux pour avoir une 2e barre. Jusque là, pourquoi pas, mais là où j’ai été dégouté (attention SPOILER boss de fin !), c’est au dernier boss : il est immunisé au focus. Du coup, tous les autels dépensé en focus au détriment d’autres aspects qui serviront contre le boss de fin sont gâchés.

Les différentes difficultés

En mode normal, j’ai trouvé le jeu vraiment difficile à partir du troisième niveau (The Tower). J’avoue avoir descendu la difficulté pour pouvoir terminer le jeu une première fois. Et en mode facile, c’est un peu trop facile, j’aurais bien vu un niveau de difficulté intermédiaire, ou bien une gestion de difficulté à la Supergiant Games dans Hades (encore lui) ou Transistor où on ajoute des petits détails qui augmentent la difficulté du jeu, à la carte.

Conclusion

Ne laissez pas ces notes négatives vous tromper, Sifu est un excellent jeu de combat. Il est nerveux, fluide, intense et sait récompenser vos efforts. Je le campe pas mal depuis mi-novembre et malgré les mandales dans la gueule que je me prends, j’y retourne toujours à un moment, distribuer les miennes 😄.