Subnautica

C’est un jeu que me faisait de l’œil depuis pas mal de temps, mais faute de budget, il prenait la poussière dans ma wishlist Steam, attendant sagement son heure de promotion. C’est alors qu’Epic Game lança son offensive dans la guerre des game stores (qui va faire rage cette année, je pense, mais ce n’est pas le sujet…) en proposant des titres gratuits pour une durée limitée, exclusivement sur son store. J’ai pu alors mettre la main sur Subnautica, et rien ne m’avait préparé à l’expérience que j’allais vivre.

Le plot

Le jeu commence alors que vous prenez place dans une capsule de sauvetage du vaisseau spatial Aurora qui est en train de s’écraser sur la planète 4546b. Vous vous échouez en plein milieu de l’océan et vous allez devoir trouver un moyen de survivre et de rentrer chez vous.

Ce n’est pas un scénario très original, mais derrière ce point de départ simple se cache une richesse qui vaut la peine d’être jouée.

Il lui fait un prank, ça tourne mal ! (no spoiler, c’est l’écran de chargement)

Le côté survival

Comme tout survival game, il faut rassembler des matériaux afin de construire des trucs qui permettront d’améliorer vos probabilités de survie dans cet environnement hostile. Là où Subnautica se démarque, c’est que les recettes de craft n’exigent pas des quantités faramineuses d’ingrédients, ce qui évite de passer sa vie à chercher les matériaux, permettant ainsi de se concentrer sur l’exploration de cette mystérieuse planète.

L’exploration

Évidemment, les causes du crash vous seront révélées au fur et à mesure de vos explorations. Différentes histoires qui vous pousseront toujours à aller plus loin, plus profondément sous l’eau.

On a le droit à des biomes différents, chacun ayant sa propre ambiance, sa propre flore, et surtout sa propre faune. La zone de jeu est très grande, mais pas illimitée, sans pour autant recourir au « mur invisible » : le jeu s’arrange pour vous inciter à revenir dans l’aire de jeu prévue par une mécanique totalement intégrée dans le flow.

L’aspect découverte est très prenant. Les événements nous poussent à toujours vouloir en savoir plus et nous plongent dans un schéma émotionnel qui constitue, à mon sens, la plus grande réussite du jeu.

La boucle des émotions

SPOILER ALERT: je risque de vous spoiler en décrivant cet aspect du jeu, alors si vous voulez le découvrir dans les mêmes conditions que moi, arrêtez-vous de lire ici !

Je crois que c’est cette boucle émotionnelle qui m’a ancré au jeu, comme ça ne m’arrive qu’assez rarement.

Vous commencez en sortant de votre capsule de sauvetage pour découvrir que vous êtes entouré d’eau, non loin du vaisseau spatial qui s’est abîmé dans l’océan. Avec les premières plongées pour subvenir aux besoins urgents (eau potable et nourriture), on découvre qu’on s’est échoué dans une zone peu profonde. On se familiarise avec les ingrédients nécessaires et on plonge à leur recherche, en apprenant très vite à repérer d’où viennent ces cris stressants : les prédateurs du coin. Mais petit à petit, ce stress disparaît avec la compréhension de leur comportement. On apprend à les éviter, à les anticiper.

Puis on reçoit des messages radio d’autres capsules de sauvetage avec leurs coordonnées, ce qui nous pousse à améliorer notre équipement pour pouvoir les atteindre. Une fois sur place, on s’aperçoit vite qu’on entre dans une zone bien différente et qui descend plus profondément. La peur revient à nouveau booster notre adrénaline pour être en alerte et repérer tout mouvement et surtout, tout bruit suspect. Mais l’excitation de découvrir ce qui se cache nous pousse à y aller : y a-t-il des survivants ? À défaut, peut-être du matériel pour nous aider à survivre ?

Au bout de quelques visites dans ce nouveau biome, on se sent de moins en moins stressé. On a appris à se repérer dans ces lieux, on connaît les comportements de la faune du biome et comment la gérer. On pourrait penser que la routine va s’installer au bout de deux ou trois biomes différents, mais voilà que retentit un cri que vous n’aviez pas encore entendu. À peine le temps de faire un tour de vu qu’un monstre immense vous saute à la gorge pour vous rappeler qu’ici, vous n’êtes qu’une proie et qu’il y a des coins où vous aurez beau savoir où vous mettez les palmes, vous ne serez jamais en sécurité.

Cela dit, cette peur n’est pas la même que celle qu’on ressent dans les jeux d’horreur classiques. En tout cas, elle ne m’a pas empêché de dormir, elle. 😅 L’envie de connaître la suite du scénario (qui va au-delà de la recherche des autres capsules de sauvetage) nous pousse à surmonter cette peur pour aller de l’avant. C’est une peur de survie, on sait qu’on l’a déjà surmontée avant et ça nous donne le courage de plonger.

Je me rappellerai longtemps mes premières incursions dans la Jellyshroom Cave ou surtout, la Lost River. Ce sentiment de terreur sourde de l’inconnu, le demi-tour lorsque j’ai aperçu une nouvelle créature dont la taille me semblait déjà bien trop importante malgré la distance… avant d’y retourner, car l’appel de la découverte devenait plus fort.

Conclusion

Subnautica m’a procuré une expérience de jeu plaisante et marquante que je recommande à tous, même ceux pour qui les jeux d’horreur sont trop riches en émotions pour eux. Ce n’est pas la même peur, et moi qui ne suis vraiment pas fan des Resident Evil ou autres Silent Hill, j’ai adoré Subnautica. Le studio Unknown Worlds signe ici un chef-d’œuvre dans le domaine du survival et ils préparent déjà une suite qui vient de sortir en early access : Subnautica: Below Zero. Elle se situe plusieurs années après le premier opus et se passe dans une zone polaire de 4546b. Personnellement, j’attends la version finale pour profiter d’une expérience de jeu fluide et d’un scénario peaufiné, mais j’ai super hâte !