Vous aimez Internet ?

Vous êtes en train de lire ces mots, vous êtes ce qu’on appelle communément un « internaute ». Que faîtes-vous sur le réseau des réseaux ? Vous regardez des vidéos, des mails, consultez des informations pour vos vacances, sur l’actualité… Tout ça librement non ?

Je veux dire, vous avez le choix des sites, vous pouvez aller sur YouTube, Dailymotion, Gmail, Yahoo Mail, utilisez MSN, AIM ou Gtalk.

Cette liberté est l’essence même de ce réseau : il a été pensé décentralisé pour être au delà de tout contrôle. Ce qui a permis l’apparition de sublimes innovations non seulement techniques (on est loin des pages HTML des années 90) mais aussi sociales.

Je pense tout d’abord à Wikipedia, un exemple dans la collaboration à l’échelle mondiale qui a permis de bâtir cette formidable somme de connaissances. Je pense au Logiciel Libre qui ne vit que grâce au rassemblement d’individus à travers le monde par le biais d’Internet. Je pense plus récemment aux révolutions du monde Arabe et de l’Espagne.

Internet a le potentiel pour donner le pouvoir au peuple, au delà du « politiquement correcte » que s’imposent les médias — quand ils ne sont pas carrément contrôlés de près ou de loin par le gouvernement —, Internet permet de donner de la voix aux gens en général, de bousculer des situations privilégiées comme celles des fournisseurs de culture…

Ce potentiel, il fait peur. À qui ? Non pas à nous, citoyens et internautes. Il fait peur au pouvoir en place, pouvoir non seulement politique mais aussi économique.

Les politiques parce qu’ils ne peuvent plus nous diviser pour mieux régner, on peut se regrouper, s’apercevoir qu’on n’est pas seul à en avoir assez. Pendant qu’on est sur Internet, on choisit ce qu’on regarde, on ne subit plus la télévision et sa glorification du superficiel qui masque les problèmes de fond. Ils en ont d’autant plus peur à la vue des révoltes des pays arabes qui ont montré quel formidable rôle les réseaux ont joué.

Les pouvoirs économiques ensuite, eux aussi ont peur, car Internet permet l’autonomie, les gros n’arrivent pas à suivre la cadence effrénée des évolutions technologiques. C’est pour ça que les industries de la culture en sont réduits à appeler à l’aide auprès de l’État pour préserver leur train de vie. Que des lois pour interdire l’usage d’engrais artisanaux sont étudiés  car tant que c’était Marcel dans son champs tout seul, ce n’était pas grave, mais la recette est publiée sur Internet maintenant, c’est dangereux pour le profit…

Alors sous couvert de protection des enfants contre la pédopornographie, du peuple contre le terrorisme, contre la mort de la culture et autres causes ô combien louables dans l’absolu, ils font passer des lois pour nous surveiller, pour mieux nous contrôler, pour préserver leur monde. Le leur. Pas le nôtre.

Vous aimez Internet ? Alors agissez pour le protéger (militantisme, dons pour soutenir les associations qui luttent en ce sens — April ou Quadrature du Net par exemple), c’est notre réseau, ne le laissons pas aux mains des 1%.